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LES  ANNALES

DE LA FRANC-MONNERIE

par Guy  Chassagnard

828 pages  -  650 notices


Aux Éditions  Segnat

Diffusion : Amazon.fr

Prix TTC :     27,00  €


2020 COUVERTURE


L'ouvrage. - Au temps, déjà lointain, de notre enfance, le maître d’école portait une blouse grise et la classe s’ornait de multiples maximes exaltantes. C’était l’époque où tous les Français se sentaient les héritiers des Gaulois et où la France possédait encore tous les attributs ainsi que le prestige d’un vaste empire…

 Les temps ont bien changé depuis et inversé, sous l’impulsion d’une volonté « progressiste », le sens et la portée des mots, des faits et des choses. Ordo ab chao – du désordre naît l’ordre – a laissé place, sans que l’on s’en rende bien compte, à : Chao ab ordo – de l’ordre vient le chaos… 

  732 - Charles Martel bat les Sarrasins à Poitiers.

1429 - Jeanne d’Arc reprend la ville d’Orléans aux Anglais.

1515 - François Ier remporte la bataille de Marignan sur les armées de Charles Quint.

1793 - Louis XVI est exécuté en place de Grève, à Paris…  

Au temps jadis, celui de notre enfance, l’histoire se déclinait avec aisance, apprise et récitée sur les bancs de l’école. Et les Français étaient, de surcroît, délibérément fiers d’être fran­çais. Il ne s’agit pas, pensons-nous, de regretter aujour­d’hui le passé à tout va, en prenant de l’âge ; et de défendre obstinément des coutumes surannées. 

Mais rien ne s’oppose à main­tenir l’usage de pratiques qui ont fait leur preuve et s’avèrent toujours être utiles. En matière d’histoire notamment. 

C’est pourquoi, pour la réalisation du présent ouvrage, nous avons, avec obstination, revu et accru nos con­naissances maçonniques à la lumière des trois critères historiques de notre enfance : la date, le fait, le personnage ; et ainsi établi, en franc-maçon, une « Chronologie » de la Franc-Maçonnerie tant opérative que spéculative, compréhensible, concise et aussi précise que possible.

Il en est résulté une sorte de puzzle dans lequel chaque pièce, dûment datée, traite d’un fait, d’un événement, d’un personnage dans les limites d’une seule page ; dans lequel cha­que pièce, dûment ordonnée, apporte une lumière et une signification nouvelles à une institution, née on ne sait trop quand, ni on ne sait trop où, mais qui est parvenue à devenir le centre de l’union des hommes – et des femmes – « nés libres et de bonnes mœurs » qui aspirent à devenir meilleurs dans la fraternité, et de rendre par leur fraternité le monde meilleur.

L’œuvre présentée ci-après n’est pas celle d’un historien, attaché au détail et à la référence, mais d’un maître maçon qui, après des décennies de pratique maçonnique, souhaite partager les connaissances qu’il a acquises dans le temple et auprès de ses frères maçons.

Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître demeure pour nous une règle de vie et de pensée, que nous invitons volontiers le lecteur maçon à adopter.

À noter que Guy Chassagnard, franc-maçon depuis plus de quarante ans, a consacré une douzaine d’ouvrages à l’Art royal, dont :

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Les premières pages des ANNALES


- 4000 ans avant J.-C.  ❖ Temps légendaire et biblique de la création du monde, pris pour base du calendrier ma­çonnique : l’année de Vraie Lumière corres­pond à l’année de l’Ère vulgaire à laquelle on ajoute 4 000 ans ; l’année maçonnique commençant le 1er mars. 

Un exemple concret : Étienne Morin (1717-1771) recevra à Paris une Patente « le 27ème jour du 6ème mois de l’an de Vraie Lumière 5761 », soit de l’Ère vulgaire le 27 août 1761. 

❖  Selon James Anderson (1684-1739), dans son Livre des Constitutions, publié en 1723 : « Adam, notre premier parent, créé à l’image de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, dut avoir les Sciences Libérales, particulièrement la Géométrie, écrites dans le cœur ; car même depuis la chute, nous en trouvons les principes dans le cœur de ses descendants…

« Sans doute Adam enseigna la Géométrie à ses fils, et son usage, dans les divers Arts et Métiers qui convenaient, pour le moins, à ces jeunes époques.o»

❖  William Preston (1742-1818), lui, considère que « C’est au commencement du Monde que l’on peut faire remonter la fondation de la Maçonnerie. » 

« Notre Ordre, écrit-il, existe depuis le début de la symétrie et la manifestation des attraits de l’harmonie. Il a prospéré pendant de nombreux siècles et en maints pays. Aucun Art, aucune science ne l’ont précédé. »

❖  L’étude de certains documents maçonniques, établis notamment au XVIIIe siècle, est rendue difficile par le fait que leurs auteurs ont fait démarrer le temps de Vraie Lumière 4004 ans avant Jésus-Christ, ou l’année maçonnique en un autre mois que celui de mars.


- 2000  ❖ Apparition et développement en Égypte du culte d’Osiris, l’« Être éternellement bon », tué et dépecé par son frère Seth, reconstitué et ramené à la vie par sa sœur et épouse Isis. Osiris symbolise la puissance inépuisable de la nature, la continuité des naissances et des renaissances. Il est la vie, la mort et la régénérescence.


- 1580  ❖  Fondation d’un village d’ouvriers à Deir el Médineh, sur la rive ouest du Nil ; ceux-ci sont chargés d’orner et de meubler les tombes royales de Thèbes. Ces ouvriers, isolés du reste de la population, forment l’élite professionnelle de l’Égypte ancienne, se transmettant les secrets du métier de père en fils et travaillant selon une hiérarchie établie de maîtres, de compagnons et d’apprentis.


- 969  ❖  Construction du temple de Jérusalem, par Salomon, fils de David, troisième roi des Hébreux. Voir le premier Livre des Rois (6. 1) ainsi que le second Livre des Chroniques (2. 3). 

Les dimensions du temple sont (3. 2) de soixante coudées en longueur et de vingt coudées en largeur. Devant le temple sont dressées (3. 15) deux colonnes de trente-cinq coudées de hauteur (1 coudée = 50 cm). 

La colonne de droite est dénommée Jakin, celle de gauche Boaz (3. 17).

❖  Pour mener à bien la construction du temple, Salomon fait appel à Hiram, roi de Tyr (I Rois 5. 1-15 - II Chroniques 2. 2), à Hiram, le fondeur (I Rois 7. 13-15 - II Chroniques 2. 6), et à (Adon)hiram, surveillant des corvées, c’est-à-dire des travaux (I Rois 5. 13-14), ou bien simple préposé aux impôts (I Rois 4. 6).


- 753  ❖ Fondation mythique de Rome par Romulus, fondateur éponyme et premier roi de la cité.


- 715  ❖ Fondation des premiers Collegia fabrorum, composés d’artisans romains, sous le règne du roi Numa Pompilius ; il s’agit d’or­ganisations corporatives ré­pondant, également, à des motivations religieuses. 

Plutarque (46/49-125) cite l’existence, à cette époque, de neuf Collegia, dont celui des charpentiers (incluant sans doute les constructeurs).


- 700  ❖ Premières manifestations des « mystères » d’Éleusis (cité grecque proche d’Athènes) à l’occasion des fêtes de printemps et d’automne données en l’honneur de Déméter, déesse de la fécondité. Les initiés sont appelés à connaître des secrets, inconnus de la masse ; mais la divulgation de ces secrets est passible de la mort. 

La pratique des mystères d’Éleusis se poursuivra jusqu’à la fin du IVe siècle après Jésus-Christ.

❖ Apparition en Perse du culte de Mithra, divinité indo-aryenne, intermédiaire entre la terre et le ciel. Ce culte a pour cadre une grotte ou une caverne ; on y offre des offrandes au Dieu et on y organise des banquets rituels. 

Les grecs, puis les ro­mains pratiqueront plus tard le culte de Mithra qui ne disparaîtra qu’après l’édit de l’empereur Théodose Ier le Grand (346-395), ordonnant la fermeture des temples païens.


- 587 ❖ Destruction du temple de Jérusalem et déportation des juifs en Mésopotamie, par Nabuchodonosor II, roi de Babylone (605-562) – voir le second Livre des Rois (25. 9). Celui-ci prendra Tyr en 573 après un siège de la ville qui ne durera pas moins de treize années.


- 570  ❖ On ignore quand il est né (c.570) ; on ne sait pas quand il est mort. Sa vie comme son œuvre de philosophe relèvent de l’inconnu. Py­thagore n’a rien écrit et demeure pour nous nimbé de mythe et de mystère. 

On le dit voyageur du temps et de l’espace, de la vie et de la mort. Maître des nombres, Pythagore exige de ses disciples une vie austère, le silence et le secret.

❖ Les anciens potaches se souviendront à vie d’avoir dû apprendre et expliquer son « carré de l'hypoténuse » :

« Le carré de l'hypoténuse d’un triangle rectangle est égal à la somme des carrés des deux côtés de l’angle droit. »


- 520  ❖ Reconstruction du temple de Jérusalem (Esdras 5. 2), à l’initiative de Zorobabel, chargé par le roi Cyrus (550-530) de ramener – en 539 – les juifs déportés en Israël.


- 490  ❖ Les consuls Sempronius et Minucius font élever, par les collèges de constructeurs, deux temples dédiés l’un à Saturne, l’au­tre à Mercure ; et établissent les fêtes saturnales. (S. Rebold).


- 479   ❖ Mort de Confucius (c.551-479) – K’ong Tseu, en chinois – le plus célèbre philosophe qu’ait jamais connu la Chine. Il est le fondateur d’un système de morale qui met au premier rang l’effort, pour parvenir à l’épanouissement personnel et à l’harmonie sociale. Son principe premier : en éduquant les autres on se forme soi-même.


- 470  ❖ Naissance de Socrate (470-399) ; on ne commence à parler de lui que passé quarante ans. Son enseignement est oral : il affirme ne rien savoir ainsi que la nécessité de tout apprendre par soi-même. 

« Connais-toi toi-même », telle est la leçon qu’il a laissée à la postérité, leçon si judicieuse qu’elle a été inscrite au fronton du temple de Delphes. 

« Je sais que je ne sais rien », telle est la seconde leçon de Socrate, mort comme on le sait par la ciguë.


- 427  ❖ Naissance de Platon (428/7-347/6), élève de Socrate. Il voyage en Égypte et en Italie avant de créer L’Académie, première école de philosophie grecque. Il est l’auteur de dialogues dans lesquels il fait parler Socrate. Sa philosophie a pour méthode la dialectique, et pour couronnement la théorie des idées – que domine celle du bien.


- 384  ❖ Naissance d’Aristote (384-323), élève de Platon, précepteur et ami d’Alexandre le Grand (356-323). Il sera le fondateur d’une école de philosophie « ambulante » : le Lycée, ou école dite péripatéticienne. Aristote est considéré comme le père naturel de la logique. Il est celui qui expose, explique et justifie ; le premier érudit à organiser la philosophie en véritable discipline de l’esprit.


- 353  ❖ A la mort du roi Mausole (377-353), satrape de Carie – en Asie Mineure –, sa sœur et épouse Artémis fait édifier, à Halicarnasse, un tombeau magnifique, le mausolée ; une des sept merveilles du monde. Ce mausolée est, notons-le, l’un des attributs du maître maçon au Rite écossais rectifié, que l’on présente au compagnon lors de son élévation à la maîtrise, car «otout homme, par sa naissance, est devenu victime de la mort ».


- 332  ❖ Prise de Jérusalem par les soldats d’Alexandre le Grand (356-323). La ville est dévastée et le temple endommagé.


- 300  ❖ Mathématicien grec, contemporain de Ptolémée Ier (367-283), Euclide fonde une école de mathématiques, dite Le Musée, à Ale­xandrie, et codifie la « Mathématique » dans un grand traité intitulé « Les Élémentso», qui comprend treize livres – fondement de la géométrie élémentaire. 

❖ On y trouve, entre autres définitions et no­tions mathématiques, ce fa­meux postulat : « Si une droite, tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs du même côté plus petits que deux droits, ces droites, prolongées à l’infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits que deux droits. »

❖ Sous la dynastie des Lagides, fondée par l’un des lieutenants d’Alexandre, Ptolémée Ier, le dieu égyptien Thot s’identifie au dieu grec Hermès. D’Hermès Trismégiste (Le trois fois Grand) demeure la « Table d’Émeraudeo», une règle en douze propositions dont on retient la seconde, base de l’ésotérisme maçonnique : 

« Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose. »


- 287  ❖ Premier fait « maçonnique » cité par Claude Antoine Thory (1759-1827) dans ses Acta Latomorum (1815) : « Carausius, né dans la Gaule Belgique, se fait reconnaître empereur par les légions de la Grande-Bretagne. Ce général encourage les arts et particulièrement celui de la Maçonnerie. 

« Il donne à Albanus, intendant de sa maison (connu sous le nom de saint Alban, premier martyr de l’Angleterre), la direction particulière des ouvriers maçons, auxquels il accorde des franchises et la permission de s’assembler sous sa protection. »


- 285  ❖ Selon Emmanuel Rebold ( ?? -1893), auteur maçonnique, les collèges de constructeurs, qui sont attachés aux légions romaines, se fixent dans la Gaule cisalpine.


- 250   ❖ Les légions romaines poussent leurs conquêtes au-delà des Alpes, toujours suivies de collèges chargés de la construction de temples, de fortifications, de ponts et de chaussées. (S. Rebold).


- 66  ❖ Apparition du culte de Mithra sur la péninsule italienne, suite aux expéditions de Pompée (106-48) contre Mithridate VI Eupator (132-63). L’ini­tiation, qui comporte sept degrés différents, assure aux adeptes la vie éternelle après une régénérescence.


- 44  ❖ Dans son ouvrage « De la Nature des Dieux », Marcus Tullius Cicero, dit Cicéron (106-43), écrit, tournant son regard vers le ciel : « Non seulement la demeure céleste et divine a un habitant, mais celui qui l’habite exerce sur le monde une action directrice, il en est en quelque sorte l’architecte…o»

  ❖ NB - Cicéron énonce ici une des premières révélations de l’existence du Grand Architecte de l’Univers, qui est « divin » avant que d’être spirituel et maçonnique.


- 4  ❖ Naissance présumée de Jésus, le fils de Dieu et le Messie des chrétiens – en l’an 749 de la fondation de Rome. Il sera crucifié en sa trente-troisième année ; d’où vraisemblablement les 33 degrés du rite écossais ancien et accepté….

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© Guy Chassagnard 2023